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04/05/2014 00:00

C'est oublier, en effet, que l'Inde a déjà connu une mondialisation au XIXe siècle sous le joug de l'empire britannique, qui en avait fait son «joyau», laquelle fut plus importante en termes de mobilité des personnes et des capitaux que celle que nous traversons aujourd'hui. Or cette «première mondialisation» fut loin d'être heureuse. L'expérience coloniale «libérale» explique d'ailleurs pourquoi, une fois l'indépendance acquise en 1947, les dirigeants politiques ont choisi la voie national(ist)e et optèrent pour une économie dirigiste et fermée «déglobalisée» afin de se protéger du libreéchange mercantile le plus pur qui avait ruiné le pays.Il est vrai que l'irruption de l'Inde et de la Chine dans le commerce mondial la première entrant à l'OMC en janvier 1995 et la seconde en décembre 2001 caractérise la mondialisation contemporaine. Avec l'entrée à l'OMC de ces deux pays gigantesques et de ce vaste ensemble régional parfois appelé «Chindia», c'est 2 milliards et demi d'habitants qui ont contribué au processus de mondialisation présent ; rappelons qu'en 1975 les trois quarts de la planète étaient en dehors du commerce mondial. Loin de se concevoir à l'instar d'un «tigre asiatique», l'Inde se compare volontiers à un éléphant. Mais aujourd'hui le pachyderme s'ébroue franchement. Survetement Lacoste Soldes
Et sa puissance en mouvement ne peut plus être ignorée dans le paysage international. En dépit de son développement lent et de ses pesanteurs économiques tant industrielles qu'agricoles, outre le déficit de ses infrastructures et les dommages d'une bureaucratie pléthorique, l'Inde indépendante a fait bel et bien du chemin en cinquanteneuf ans d'existence. Le choix d'une «voie graduelle» pour l'ouverture économique et d'une dérégulation limitée et contrôlée a permis d'absorber l'électrochoc néolibéral (mieux que certains de ses voisins). La suppression, relative, des contrôles administratifs, la privatisation du secteur public et l'ouverture du marché en 1991 ont accéléré la croissance.La «révolution» des hautes technologies, notamment dans les secteurs de l'informatique et de la communication, de l'industrie pharmaceutique et des services, a parfait le résultat. Le succès doit donc être justement célébré. Ce dont ne se privent d'ailleurs pas les médias partout dans le monde, non sans confondre parfois l'Inde avec Bollywood. Polo Lacoste Soldes Mais le choix d'une libéralisation économique, même maîtrisée, impose des mesures d'austérité qui frappent généralement les régions les plus pauvres.Et celleci creuse indubitablement les inégalités économiques et sociales, ainsi que régionales : entre 300 et 400 millions d'Indiens vivent toujours avec un dollar par jour ; quatre États l'Uttar Pradesh, le Bihar, le Madhya Pradesh et l'Orissa représentent plus de la moitié des pauvres de l'Union indienne. Ceux du Madhya Pradesh et du Bihar concentrent 120% de l'augmentation de la misère. La réduction de l'inflation et du déficit budgétaire qu'impose l'ajustement structurel a conforté la pauvreté de quelque 40% d'individus vivant sous le seuil de pauvreté. La pression est d'autant plus forte que les deux tiers de la population au travail ne sont pas salariés.Certes, les défenseurs des réformes libérales conjecturent que 500 millions d'Indiens viendront se joindre à la classe moyenne à l'horizon 2025, grâce à un taux de croissance soutenu de 6 à 7% par an. Au cours d'une même génération, on sera ainsi passé de 18% à 50% de la population. Chaussures lacoste pas cher
Dans la mesure où la classe est une notion trompeuse, une enquête sur les inégalités sociales en Inde distinguait quatre catégories : «ceux qui ont beaucoup» (superhaves), «ceux qui ont» (havesomes), «ceux qui sont sur le point d'avoir» (nearhaves) et «ceux qui n'ont rien» (havenots). La seconde catégorie y était considérée comme la «vraie» classe moyenne en termes de revenus, de valeur, d'aspiration et de style de vie. Cela concernerait quelque huit millions de maisonnées, soit quarantecinq millions de personnes ! On est loin du pays de cocagne de la consommation dont rêvaient les investisseurs étrangers. Dans le même temps, par simple mécanique démographique, il ne restera pas moins de 750 millions de gens qui seront pauvres de façon absolue, quel que soit le critère retenu. A l'instar des élus de Dante, il y a bel et bien des cercles différents dans le paradis et l'enfer social indien. Directeur de recherche au CNRS, auteur de La Mondialisation vue d'ailleurs. L'Inde désorientée (Le Seuil, 2005) et avec Chris Fuller Globalizing India.