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29/08/2013 15:09

En attendant, je restais inspecteur des Douanes et ne remplissais pas, pour autant que j’aie pu m’en rendre compte, mes fonctions plus mal qu’il ne convenait. Tout homme (fût-il dix fois plus doué sous le rapport de la pensée, de la fantaisie, de la sensibilité que notre inspecteur) peut n’importe quand devenir homme d’affaires s’il veut s’en donner la peine. Mes collègues, les armateurs, les officiers de la marine marchande, avec qui mes fonctions me mettaient en rapport, ne me voyaient que sous ce jour, ne me connaissaient probablement aucune autre réputation. Nul d’entre eux n’avait jamais lu, je présume, une page de ma composition. Les eussent-ils toutes lues qu’ils ne s’en fussent pas plus souciés que d’une guigne. Et il n’en serait pas allé le moins du monde différemment si les pages en question avaient été écrites par une plume comparable à celle de Burns ou de Chaucer{21}, en leur temps, eux aussi, fonctionnaires des Douanes. Encore qu’elle soit souvent assez dure, c’est une bonne leçon, pour l’homme qui a rêvé de gloire littéraire, de s’éloigner du milieu où ses visées sont admises, de constater à quel point tout ce qu’il a pu tenter d’accomplir dans cette partie perd vite alors toute signification. longchamp Pliage Cuir
Je ne pense pas avoir eu particulièrement besoin de cette leçon, pas plus à titre d’avertissement que de rebuffade, mais je l’ai, en tout cas, apprise de bout en bout. Et j’ai plaisir à me rappeler qu’en me parvenant, la vérité ne m’a jamais porté un coup, que je ne l’ai jamais, non plus, repoussée avec un soupir. Sous le rapport des échanges littéraires, le commissaire du port – un excellent homme – engageait, je dois dire, souvent une discussion avec moi sur Napoléon ou Shakespeare, ses sujets de conversation favoris. Le commis aux écritures du receveur – un jeune homme qui, murmurait-on, couvrait de temps en temps une feuille du papier à lettres de l’Oncle Sam de quelque chose qui (vu d’une distance de quelques mètres) ressemblait beaucoup à de la poésie – le commis du receveur me parlait de livres quelquefois comme d’une question sur laquelle j’aurais peut-être pu avoir quelques lueurs. C’était là tout en fait de commerce littéraire et cela suffisait à mes besoins.Détaché de l’ambition de le voir se répandre dans le monde sur des couvertures de livres, je souriais en pensant que mon nom avait acquis un autre genre de vogue. Le tampon de la Douane l’imprimait sur des sacs de poivre, des panières de rocouyers, des boîtes de cigares, des ballots de quantité d’autres marchandises pour attester que tous droits avaient été payés. sac longchamp pliage pas cher Sur ce bizarre véhicule de gloire, la connaissance de mon existence allait, dans la mesure où un nom suffit à communiquer pareille connaissance, gagner des endroits où elle n’était jamais parvenue auparavant et où elle ne parviendra, j’espère, jamais plus.Mais le passé n’était pas mort. À des intervalles, d’ailleurs éloignés les uns des autres, les pensées qui avaient paru si vitales, si actives et qui s’étaient si tranquillement laissé mettre de côté, reprenaient de la vigueur. Leur plus remarquable occasion de se ranimer fut celle qui, d’après les lois sur la propriété littéraire, devait me permettre d’offrir au public l’esquisse que me voici en train d’écrire.Au second étage du bâtiment des Douanes, se trouve une vaste pièce dont les murs de briques n’ont jamais été revêtus de boiseries, ni les poutres de plâtre. Le bâtiment, originairement conçu à la mesure des anciennes entreprises commerciales du port et en vue d’une prospérité qui ne devait jamais se réaliser, comprenait beaucoup plus d’espace que ses occupants n’en avaient l’emploi. Cette vaste salle n’a donc jamais été terminée. sac longchamps pliage pas cher
En dépit des vieilles toiles d’araignées qui pendent en festons de ses poutres poussiéreuses, elle semble attendre toujours la venue du maçon et du charpentier. À l’une de ses extrémités, dans un enfoncement, des barils étaient empilés les uns sur les autres, pleins de documents officiels. Tout un fatras du même genre encombrait le plancher. Il était pénible de songer à tous les jours, les mois, les années de travail gaspillés sur ces paperasses moisies qui n’étaient plus à présent qu’un embarras sur terre et avaient été reléguées en ce coin perdu où nul œil humain ne devait plus les apercevoir.Mais que de manuscrits couverts, eux, non de la morne prose administrative, mais des pensées de cerveaux inventifs, des effusions de cœurs vibrants sont également tombés dans l’oubli ! Et sans avoir servi un but en leur temps comme l’avait fait cet amoncellement de paperasses. Sans même avoir, chose triste entre toutes, valu à leurs auteurs le bon gagne-pain qu’avaient assuré aux employés de la Douane ces griffonnages sans valeur aucune ! Peut-être n’étaient-ils pas tout à fait sans valeur, cependant en tant que documents d’histoire locale ? On devait pouvoir y découvrir des statistiques concernant le commerce d’autrefois à Salem, des allusions à ses marchands princiers ou au vieux Derby, au vieux Billy Gray{22}, au vieux Simon Forrester{23} et à plus d’un autre magnat de l’époque dont la tête poudrée était, toutefois, à peine dans la tombe que l’amas de ses richesses commençait à baisser. On devait pouvoir retrouver, dans ce fouillis, trace des fondateurs de la plus grande partie des familles composant aujourd’hui l’aristocratie de Salem ; prendre ces ancêtres à leurs débuts modestes d’obscurs trafiquants, à une date bien postérieure à la Révolution et voir s’établir un rang qui, aux yeux de leurs enfants, fait partie depuis longtemps de l’ordre des choses.